Bernard Clavel à Courmangoux
Mon Dieu, dans le village qu’on était fiers
Qu’il vint alors s’installer à La Courbatière
Sans fard, avec sa simplicité naturelle
Et sa bonne grosse tête de chien fidèle.
Oui, porter son choix sur ce village anonyme
Fut une surprise, pour certains une énigme,
Une joie de le savoir dans son nid douillet
Un peu à l’écart au pied du Chevalet.
Dans cet univers calme et bucolique,
Si loin du pouvoir et de ses caciques,
Le silence finit par s’imposer,
Silence si important pour créer.
Non, rien du bruit des villes pour le distraire
De son travail ou perturber son savoir-faire.
Il n’y a guère qu’un doux gazouillis d’oiseau
Et dans la rivière, le gargouillis des eaux
Pour suspendre parfois quelques instants sa plume,
Rien pour lui laisser une pointe d’amertume.
Son regard peut ainsi explorer l’horizon
De Pressiat jusqu’au sommet pelé du mont Myon,
Vers Roissiat que dominent Plain-Champs, la carrière
Et, serpentant, son chemin Mémoire de pierre,
Loin du tumulte, des embarras et des drames,
Loin des clameurs du monde et du fracas des armes.
Après avoir sillonné tant de routes,
Un parcours fait de tourments et de doutes,
Séduit par le calme de la maison,
Il avait retrouvé le Revermont,
Avec dans son grand cœur beaucoup d’espoirs,
Avec sa mémoire pleine d’histoires,
Avec à l’esprit toutes ses chimères
Et des monceaux de mots sans frontière.
Si depuis, il est allé rejoindre sa terre,
Á Courmangoux, il est dans toutes les mémoires,
Ses mots de paix qu’on a inscrits dans la pierre
Résonnent en nous comme un ultime cri d’espoir,
Et malgré la distance, on sent sa présence
Car, ici, entre nous ce n’est pas le silence.
---------------------------------------------------------------------------
<< Christian Broussas • Clavel 01 • © CJB ° 10/03/ 2011 >>
---------------------------------------------------------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire