Citation de Baruch Spinoza
« Il semble qu'à certains le mot « paix » fasse peur, il est pourtant le seul que l'on devrait écrire au fronton des édifices où l'on enseigne » Paroles de paix [1]
Paroles de paix est un essai biographique sur le thème de la paix paru aux éditions Albin Michel en 2002 et écrit par l’écrivain Bernard Clavel, l’un des derniers textes qu’il ait publiés et qui se présente en deux parties :
- Les
actions de Bernard Clavel en faveur de la paix et une réflexion sur sa
fragilité ;
- Un
ensemble de textes qu’il a recueillis tout au log de sa quête, citations de ses
compagnons de lutte pour la paix et d’écrivains pacifistes.
Il est
suivi par une préface de Bernard Clavel à une anthologie sur le même thème,
intitulée Cent poèmes pour la paix.
Clavel & sa femme Josette Pratte
Introduction
Bernard
Clavel nous propose cette définition de la paix empruntée à Spinoza :
« La paix n’est pas l’absence de
guerre, mais une vertu qui naît de la force de l’âme ». Il nous parle des étapes de son engagement
contre la violence, la force armée et la guerre, son implication dans des
structures qui œuvrent pour la paix dans
le monde ainsi que des paroles de paix qui l’ont le plus marqué ou le plus
touché.
Présentation
du contenu
Pour
réunir ces Paroles de paix, titre qu’il reprend d’un texte d’Aristide
Briand, Bernard Clavel a pris son bâton de pèlerin, parcourant le
monde des lettres à la recherche des textes les plus précieux, les plus
représentatifs qu’il recueille avec dévotion. Une quête à la fois symbolique et
lucide, à notre époque « n’est-il
pas dérisoire de rechercher des paroles de paix » se demande-t-il, voulant que ces paroles de
paix soient aussi des paroles d’espoir.
Les
grands précurseurs apôtres de la paix ont une place importante dans son livre.
D’abord ceux qui l’ont accompagné dans
ses actions pour la paix et contre la violence, Romain Rolland son
maître, Louis Lecoin auquel il rend hommage dans Lettre à un képi blanc, Maurice Lelong et Jean-Marie
Muller de Terre de Hommes [2] et Hans Balzer,
celui qu’il appelle son ’frère allemand’. [3] Les écrivains et amis
aussi tel que Jean Giono, Jean Guéhenno ou le lyonnais Joseph
Jolinon.
Avec eux,
il dénonce l’idée absurde d’humaniser la guerre, les marchands de canons que la
souffrance et la mort enrichissent. Il place en exergue les paroles de deux
hommes politiques aux conceptions opposées. Pierre Mesmer, ancien
Premier ministre, soutenait que « les
dépenses appliquées à la modernisation d’une armée ont... le caractère
d’investissement »
tandis que Franck Sérusclat [4] présente au Sénat un
projet de loi sur le désarmement, il ne déclenche que sarcasmes et rires amusés.
« Je n’ai pas honte de crier que j’ai peur » écrit-il à la fin, reprenant le texte intitulé '' La peur
et la honte'' » publié en préface au livre de Nakazawa Keiji, J’avais six ans à Hiroshima. 6 août 1945, 8h15.
Notes sur ce texte
[1] Présentation du livre par Bernard Clavel : « À l'heure où le monde subit une nouvelle épreuve, où l'humanité risque de se perdre, entraînée vers le néant par la folie des uns et l'impuissance de ceux qui prétendent la gouverner, n'est-il pas dérisoire de rechercher des paroles de paix?
Durant cette quête, les plus grands pacifistes que j'ai eu le privilège de fréquenter n'ont cessé de m'accompagner. Ce matin encore, ils sont tous là, ombres fraternelles, grandes voix qui me répètent avec Romain Rolland que, quelles que soient les circonstances, c'est toujours au-dessus de la mêlée que l'homme doit tenter de se hisser.
[...] Il semble qu'à certains, le mot paix fasse peur. il est pourtant le seul que l'on devrait écrire au fronton des édifices où l'on enseigne. »
[1] Présentation du livre par Bernard Clavel : « À l'heure où le monde subit une nouvelle épreuve, où l'humanité risque de se perdre, entraînée vers le néant par la folie des uns et l'impuissance de ceux qui prétendent la gouverner, n'est-il pas dérisoire de rechercher des paroles de paix?
Durant cette quête, les plus grands pacifistes que j'ai eu le privilège de fréquenter n'ont cessé de m'accompagner. Ce matin encore, ils sont tous là, ombres fraternelles, grandes voix qui me répètent avec Romain Rolland que, quelles que soient les circonstances, c'est toujours au-dessus de la mêlée que l'homme doit tenter de se hisser.
[...] Il semble qu'à certains, le mot paix fasse peur. il est pourtant le seul que l'on devrait écrire au fronton des édifices où l'on enseigne. »
[2]
Voir son livre Le Massacre des
innocents
[3] Voir son autobiographie Écrit
sur la neige
[4] Sénateur-maire socialiste de Saint-Fons dans la banlieue lyonnaise
Référence des textes présentés
- Raymond Levesque : chanson
- Maurice Lelong : La vigne en fleur, DR, 1975
- Roland Dorgelès, Les Croix de bois, Albin Michel, 1996
- André Gide, Journal, tome II, La Pléiade, Gallimard, 1997
- Louis Lecoin, Le cours d’une vie, Union Pacifiste, 1965
- Jean Guéhenno, La mort des autres, Grasset, 1990
- Gilbert Cesbron, Ce que je crois, Grasset, 1970
- Hérodote, Oeuvres
- Aristide Briand, Paroles de paix
- Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu,
- Albert Camus, Carnets, Gallimard, collection Blanche
- Pierre Mac Orlan : Petit manuel du parfait
aventurier, Le mercure de France
- Jean Giono : Écrits pacifistes, Gallimard, 1978
- Casamayor : Á vous de
juger, Denoël
- Robert Jospin : Liberté, 1987
- Paul Léautaud : Passe-temps II, Le Mercure de France,
1984
- Jean Jaurès, Préface aux discours parlementaires, Slakine,
1980
- Romain Rolland, Au-dessus de la mêlée, 1926
- Dwight D. Eisenhower, Discours
- Alain, Mars ou La guerre jugée, Gallimard, 1921
- Gandhi, Tous les hommes sont frères, Gallimard, 1969
- Martin
Luther King, Discours
- Don Helder Camaro, Á force d’amour, Nouvelle Cité, 1987
- Albert Einstein, Pensées intimes
- Gilbert Cesbron, Le Figaro littéraire, 1962
- Spinoza, Traité théologico-politique,
- Jean Rostand, Quelques discours, Union Pacifiste, 1973
- Érasme, Plaidoyer pour la paix
- Mirta Lourenço, Pour une
civilisation de la paix, Complexe, 1998
________________________________________________________
Cent poèmes pour la paix
René Maltête, préface de Bernard Clavel
Anthologie – 1987 – 189 pages – isbn : 2-86274-106-x
Éditions Le Cherche midi, collection Espaces
Bernard Clavel donne cette image de ceux qui construisent et ceux qui
détruisent : « L’humanité
périra si l’on continue à mépriser le maçon et à glorifier le guerrier. »
Dans ce livre, anthologie de poèmes sur la paix, Clavel
a apporté sa contribution en rédigeant la préface avant de réaliser Paroles de
paix quelque quinze ans plus tard. Elle se présente sous forme de lettre
adressée à René Maltête, l’initiateur de ce livre, et commence part ce
terrible constat : « Le virus
de la guerre est au cœur de l’homme. Il empoisonne des millions et des millions
d’êtres. […] Il est la plus constante plaie du monde, la plus terrible que
l’humanité ait jamais portée ». Réquisitoire sans appel qui se poursuit par ce constat :
« la guerre engendre d’autres
fléaux, le terrorisme surtout auquel le pouvoir répond par le cercle vicieux de
la répression, peu efficace en l’occurrence avec des armes conventionnelles. »
Les racines du mal plongent dans les actes politiques
« que l’on s’est empressé d’oublier ». Les États sont
d’autant plus coupables qu’ils sont souvent parmi les marchands d’armes les
plus actifs. C’est pourquoi Bernard Clavel clame sa peur face à cet immense
danger, peur pour ceux qu’il aime, pour les innocents, pour lui-même et pour la
paix du monde.
Nul n’écoute des hommes de paix comme Casamayor (
''Et pour finir : le terrorisme'', éditions Gallimard) ou Jean Giono
qui disait que « celui qui est contre la guerre est, par ce seul fait,
dans l’illégalité ». (Jean Giono, ''Écrits pacifistes'', collections
Idées, éditions Gallimard)
Malheureusement, note Clavel, « il n’y a pas grand risque à tirer sur un oiseau,
surtout quand il s’agit de la colombe de la paix ».
- terminé à Doon
House, été 1986-
Bibliographie
* Ouvrages de
Bernard Clavel sur ce thème :
- Le Massacre des innocents, Robert Laffont, 1970
- Le Silence des armes, Robert Laffont, 1974, Aimée Guillard
chante Bernard Clavel : dix chansons inspirées du Silence des armes,
musique de Pierre Perret et Bernard Gérard, 1976, Le Silence des armes,
téléfilm de Jean Prat, 1975, Chien Rouge, adaptation théâtrale du Silence des
armes, mise en scène de Alain Beauguil
- Lettre à un képi blanc, Robert Laffont, 1975
* Préfaces de
Bernard Clavel
- Les enfants de Terre des hommes, éditions Jean Bron,
Lausanne, 1971
- Mourir pour Dacca, Claude Mossé, éditions Robert Laffont,
1972
- Écrits de Louis Lecoin, éditions de L’Union Pacifiste,
1975
- Les travailleurs face à l’armée, éditions de L’Union
Pacifiste
- La justice dans la balance, éditions Robert Boyer,
éditions Denoël, 1976
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