vendredi 20 novembre 2015

Bernard Clavel et le roman populaire

Schmitt, Mozart et le roman populaire
Pour un véritable roman populaire   [1]



Après l’attribution du prix Goncourt à Bernard Clavel pour son roman Les fruits de l’hiver, la polémique va rebondir sur le sens à donner à cette distinction, en particulier à travers un article sans appel du critique et poète Alain Bosquet : Un Goncourt pour fossiles, un livre qui selon lui raconte des histoires 'passéistes' dans un style sans relief. Il lui reproche surtout d'être un auteur 'populaire', ce qui sous sa plume est particulièrement péjoratif mais réjouirait plutôt Bernard Clavel qui le prend comme un compliment, « une littérature qui se veut à la portée du peuple », écrite « avec de bons sentiments ». Et toujours selon Bosquet, on ne fait pas de la bonne littérature avec ce genre de sentiments. Voilà relancé le vieux débat entre littérature populaire et élitiste. 

Contre toute attente, lors de la parution en 1972 du roman de Clavel Le Seigneur du fleuve, Alain Bosquet écrira une critique très favorable et se justifiera en disant que c’est Clavel qui a changé et non lui !

« Je suis passé par le parti de la vie. Il  faut tant de temps pour être simple. » Éric Emmanuel Schmitt, Ma vie avec Mozart, page 157

Roman populaire, dites-vous... serait-ce pour certains un gros mot qu'ils s'enverraient comme ultime insulte ? On peut y distinguer, à la manière de Schmitt, les pédants, les intellos impénitents qu'il faut renoncer à épater, si tant est qu'il faille y recourir, se méfier comme de la pluie des juges fiers d'eux-mêmes qui n'exaltent le talent qu'à travers l'ennui et l'abscons.  Un art savant servi par des singes savants, « un art bien prétentieux gagne aisément la faveur des esprits qui se croient sérieux. » Être populaire, , assumer cette étiquette comme un code-barre sur un produit, et l'occurrence ne saurait manquer, refuser les faux-semblants des critiques grincheux qui prennent leur conformisme pour la quintessence de l'avant-garde.

Sans doute faut-il renouer avec son âme d'enfant pour aller à l'essentiel, se débarrasser de ses tics d'adulte, « sans doute, note Éric Emmanuel Schmitt, faut-il beaucoup de maîtrise et d'abandon pour oser la simplicité. »

Depuis, le roman populaire continue son bonhomme de chemin à travers par exemple Pierre Lemaître, prix Goncourt 2012 pour "Au revoir là-haut", qui estimait dans une interview, avoir été récompensé pour son « savoir-faire qui vient du polar, du roman populaire ».
Mais c'est Éric Emmanuel Schmitt qui, dans son livre Ma vie avec Mozart paru en 2005, en décrit toute l'étendue et nous en fait goûter son charme irremplaçable.


Roman populaire

« Je voudrais rejoindre Mozart dans l’idéal d’un art simple, accessible, qui charme d’abord, bouleverse ensuite. Je crois que la science, le métier, l’érudition, la virtuosité technique doivent disparaître sous l’apparence d’un naturel aimable. Il nous faut plaire avant tout, mais plaire sans complaire, en fuyant les recettes éprouvées, en refusant de flatter les émotions convenues, en élevant, pas en abaissant. Plaire, c’est-à-dire intéresser, intriguer, soutenir l’attention, donner du plaisir, procurer des émotions, du rire aux larmes en passant par les frissons, emmener loin, ailleurs… »

[Ah !, écoutez, écoutez Mozart comme nous y invite Éric Emmanuel Schmitt, écoutez l'allegro du quatuor n°15 en ré mineur, k 421 ]

Roman-populaire : rêve & imagination
«
L'auteur de roman populaire fait appel au rêve, à l'imagination du lecteur. »

« De tout temps, la production artistique s’est divisée en art noble et art populaire, que ce soit en littérature, en peinture ou en musique... Au XVIIIe siècle, sévissait une querelle entre musique savante et musique galante : la musique savante appartenait au passé avec son écriture horizontale, contrapuntique [2], où chaque voix gardait son indépendance et parcourait son chemin en s’entrelaçant aux autres, une science que Bach avait porté à son plus haut degré de perfection dans ses fugues ; en réaction, la musique galante offrait une musique mélodique aisée, où l’orchestre accompagnait le chant et marquait la rythmique pour la danse. Le danger de ces deux techniques : l’ennui. On s’ennuie d’une œuvre seulement légère, on s’ennuie d’une œuvre seulement savante. Entre ces deux mondes séparés, Mozart tendit le pont de sa musique, galante en apparence, savante en profondeur. »

Par un mélange d’implication et d’inspiration, Mozart a permis aux techniques contraires de se rejoindre, contrairement aux esprits  simplistes et autres émules de théories binaires qui prônent l’exclusion. La liberté naît du plaisir, seul maître de l’art. Elle signifie simple plaisir de lignes mélodiques ou stylistiques ou, comme l’écrit  Éric Emmanuel Schmitt à propos de Mozart, « plaisir d’enflammer les cordes et les chœurs en une grande fugue d’église. »
 
Ma vie avec Mozart

Mozart, c’était aussi le combat contre Colloredo, prince-archevêque de Salzbourg, son "patron" et sa bête noire qui n’a jamais rien compris à sa musique.
Celle de Bernard Clavel s’appelait Alain  Bosquet et se rangeait furieusement parmi les tenants de "l’avant-garde" littéraire.

Aujourd’hui nous confie Schmitt, « lorsque je repère un imbécile sentencieux… je lui colle sur le front l’étiquette « Colloredo » et je prononce à voix basse « Mozart » ainsi qu’on use d’un talisman contre l’adversité. » 

Et nous, gageons que nous puissions à notre tour coller sur l’effigie  de ce monsieur Bosquet « Colloredo » et prononcer à voix haute et intelligible « Bernard Clavel ».
Collons dès aujourd’hui sur le mur ce large bandeau où est inscrit : « Colloredo », « pour tous les imbéciles heureux qui dénigrent l’art populaire. »
Et n’omettons pas de prononcer, toujours à voix haute et intelligible, les mains en porte-voix : « Bernard Clavel, Bernard Clavel, Bernard Clavel… »


Notes et références
[1] D’après Éric Emmanuel Schmitt, "Ma vie avec Mozart", pages 98-101, éditions Albin Michel, 160 pages, 2005
[2] Le contrepoint permet la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes.

< Ch. Broussas • Clavel popFeyzin ° © CJB  ° • 19 novembre 2015 >

dimanche 15 mars 2015

Josette Pratte

tumb         tumb 

Josette Pratte, l’épouse de l’écrivain Bernard Clavel, est un écrivain canadien née à Québec en août 1951. À dix ans, elle perd sa mère, dont elle a brossé un portrait émouvant dans son premier roman : "Et je pleure". Interrompant des études de lettres qu’elle suivait à Montréal, elle part faire un séjour en Angleterre. Quand elle revient dans son pays natal, elle travaille dans plusieurs maisons d'édition.

A la fin de l’année 1977, invité pour une semaine Québec, Bernard Clavel y rencontre sa future femme Josette Pratte. Depuis 1979, elle vit principalement en Europe avec son mari Bernard Clavel et jusqu’au décès de ce dernier en octobre 2010. Entre 1978 et 1988, ils feront cependant de nombreux séjours au Québec, à Montréal et à Saint-Télesphore en AbitibiBernard Clavel prendra de nombreuses notes qui lui permettront d'écrire sa suite en 6 volumes intitulée Le Royaume du nord. Elle l’a soutenu dans l’adversité, depuis qu’un certain 27 octobre 2003, une attaque vasculaire laissait son mari handicapé du côté gauche, qui dira après quelques jours de coma : « J'écris. J'écris dans ma tête. »

tumb

Ce combat contre et avec les mots, il le mènera avec Josette Pratte, sa femme, elle aussi écrivain, juge impitoyable des œuvres qu’il lui soumet et qu’il corrigera jusqu’à ce qu’elle en soit satisfaite. « Je n'aurais pas écrit pareillement sans elle. C'est dur, la vie d'un couple d'écrivains. On ne vit jamais à deux, mais entourés de nos personnages. Et on s'engueule beaucoup à cause d'eux  » commente Bernard Clavel. [1]

Il disait volontiers que son mariage avec Josette Pratte lui a permis de donner à son œuvre une deuxième vie. [2] Elle lui a apporté de nombreux livres, à commencer par sa grande fresque romanesque Le Royaume du Nord, inspirée par l'aventure des pionniers canadiens.
Durant ses dernières années, une grande photo trône dans sa chambre, un immense paysage neigeux autour de qui évolue une femme qui marche ; c’est sa femme Josette. Cette photo qu’il a sous les yeux et dont il dit « Pour moi, c'est la photo du bonheur. »

Elle participe aux manifestations qui mettent à l'honneur Bernard Clavel comme l'inauguration le 25 avril 2009 de la bibliothèque Bernard Clavel de Courmangoux dans l'Ain qui fut sa dernière résidence avant son accident  cardio-vasculaire, du parc Bernard Clavel à Vernaison dans le Rhône où il résida longtemps après la guerre, de l'école communale de Dommartin dans le Rhône ou du groupe scolaire de Saint-Lupicin dans le Jura en décembre 2011 .

Elle est également soucieuse de perpétuer sa mémoire, par exemple  en participant en novembre 2011, au cinquantenaire de l'Union Pacifiste [3] où ont été lus des textes pacifistes de Jean Giono et de Bernard Clavel, [4] à Brison Saint-Innocent (Savoie) le 4 octobre 2013 pour le troisième anniversaire de sa mort ou en juin 2014 au café littéraire "L'écrivin" à Decize dans la Nièvre, sur le projet littéraire consacré à Bernard Clavel.

Elle est l’auteur de romans comme Et je pleure en 1981, Les Persiennes en 1991 ou Les Honorables en 1994. Elle a participé à quelques œuvres de son mari, [5] à des adaptations [6] et lui a apporté son concours pour Le Royaume du Nord, une grande fresque en six tomes qui se passe au Canada, son pays natal. Elle a également collaboré à la publication des œuvres complètes de Bernard Clavel aux éditions Omnibus.

tumbtumb
      Josette Pratte : Les Honorables et Les Persiennes

Citations

  • « Le meilleur moyen de garder un homme, c’est de le faire souffrir. » Et je pleure
  • « La femme abandonnée doit se contenter d'exister. » Les persiennes
Notes et références

  1. Voir l’article du Nouvel observateur : Disparition de Bernard Clavel
  2. Cité dans la fiche Auteur de son éditeur Albin Michel
  3. voir la revue Emancipation du 14 septembre 2011
  4. Rencontre autour du livre pacifiste à la Mairie du I3ème, Place d’Italie, 75013 Paris. Présentations des œuvres pacifistes de Jean Giono et Bernard Clavel, avec la participation de l’Association Jean Giono et de Josette Pratte. Exposition-vente de livres et de journaux pacifistes.
  5. Par exemple, ils ont écrit ensemble l'album "Félicien le fantôme", édition Jean-Paul Delarge, 1980 ainsi qu'un album sur l'Irlande en 1997 où il ont un temps, résidé et un album sur la Norvège, paru en 1993.
  6. Par exemple, adaptation de la série historique de Bernard Clavel "Les Colonnes du ciel" pour la télévision, avec Michel Bouquet dans le rôle principal, voir Les Colonnes du ciel
Bibliographie

  • Josette Pratte, "Et je pleure", 1981-- Josette Pratte, "Les Persiennes", 1991 -- Josette Pratte, "Les Honorables", 1994
  • Josette Pratte, "L’énigme Charest", éditions Boréal, novembre 1998
  • Josette Pratte, Bernard Clavel, "L'Irlande", Regards sur l'Europe, France Loisirs, 1993, ISBN 2-7242-6710-9
  • Josette Pratte, L'univers clavésien, "A partir du réel... et au-delà du réel", colloque de Bordeaux, éditions Ardua, 2003 
  tumb
Josette Pratte inaugurant la bibliothèque de Courmangoux dans l'Ain
Voir aussi
Josette Pratte et Bernard Clavel à Courmangoux : Portrait, Courmangoux Bibliothèque
Les deux articles de Culture Libre Le Revermont et wikipedia Courmangoux (rubriques Personnalités et Patrimoine culturel)

tumb         tumb
Josette Pratte inaugurant l'école de Dommartin (69) et le Parc de Vernaison (69) 

₪₪₪₪₪₪₪₪₪₪  ○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●○●  ₪₪₪₪₪₪₪₪₪ 
 << Christian Broussas – J Pratte - Carnon, 15 janvier 2013 © • cjb • © >>
∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞∞

 

vendredi 13 mars 2015

Bernard Clavel 2015 Schéma

1- Présentation :
Introduction -
Sources biographiques [1]- Le Programme -- La bibliothèque  [2]


  
2- Bernard Clavel, qui êtes-vous ? Adeline Rivard
       « Parler de moi m'agace très vite. »
21- Portraits croisés : Danielle Pampuzac, Ragon, Vuillermet, Roy [3]
22- SA réalité :
     - jeunesse et adolescence : le rêveur
  « Enfant, il vit dans une maison sans livres et sans électricité. »
  « J’ai retrouvé le parfum de mon enfance et la couleur des contes qui ont donné naissance à mes plus beaux rêves ». (Légendes des lacs et des rivières)
 

   - "Les petits bonheurs" : ses parents (sa mère conteuse-née, son père rempli de souvenirs), PEV, Vincendon…  Benjamin Rabier (Contes du lapin vert, base de ses Contes pour la jeunesse).    
==> Charles Mour/Henri Gueldry et Freddy Jacquier, l'homme du Labrador   ==> (Au bonheur de l'eau [4])

   - Ses années d’humanité 1938-1964 : la dure réalité
* Apprenti, bûcheron, relieur, journaliste…
* Lons, Dole, la guerre, le Rhône - (La grande patience)

« J'ai passé l'essentiel de mon temps à poursuivre des chimères. C'est je crois, ce qui a rendu la vie si difficile à mes proches. » (L'ouvrier de la nuit)

23- De la réalité à la fiction : transposition -
L’Espagnol et l’Hercule (Pablo Sanchez/Jacinto Perrez – Kid Léon/Ted Robert)Le tambour du bief (Antoine-Tonin/Paul Beaupoux)

24- Sa géographie personnelle : errance et stabilité -- raisons objectives/subjectives
        Points d’appui : Vernaison/Lyon 1945-64, Paris/Chelles/Brunoy,
        Château-Chalon 1970-75, Québec (78-89), Capian (92-97), [5] Suisse/Jura
        Ses terres de mémoire  [6]

        Sa fascination pour l’eau : Doubs, Rhône, Léman, Harricana, les lacs
        À Lyon, il est alors « certain que dès ce jour-là, le Rhône est entré en moi. »
                  (Le Rhône ou les métamorphoses d’un Dieu)

      

3- Un homme en colère - Maryse Vuillermet
« Il faut  aussi l'orgueil. Un immense orgueil. » Le Seigneur du fleuve

31- Des personnages forts et orgueilleux 
        ==> « Des personnages qui atteignent à l’archétype » Michel Ragon
De Philibert à Jacques Fortier – D’Ambroise Reverchon à Mathias, Ferdinand Bringuet [7-1] D’Hortense à Félicienne Marquand
Orgueil à colère :« il admire les forts, puissants, et déteste l'injustice et la guerre. » 

       ==> C'est cette « faille personnelle (qui) nourrit son œuvre. » M Vuillermet 

32- Une colère de dépassement
-->  Se confronter aux autres (Brassac, Reverchon, Novellis/Verpati, Patron Mathias, Marquand/Lopez, Sadko) et à soi-même (L’ouvrier de la nuit, Quantin)
--> Être confrontés à la guerre :
Les colonnes du ciel ...
--> à la nature (
Gilbert/Marthe, Le royaume du Nord, Le Rhône) -> Vernaison [7/2]
         
==> l’utiliser en la respectant (L’or de la terre,  son souci de l'écologie


33- La colère bonne et mauvaise conseillère (Philibert Merlin)   ==> dimension sociale
       - Préfaces : Ils ont semé nos libertés. Cent ans de droits syndicaux (Ragon)
       et Le talon de fer (London) - Ragon et Henri Poulaille

       - positive : La maison des autres, La révolte à 2 sous [transition] 

4- Un homme engagé 
41- Introduction - Paroles de paix
« Lorsqu’on n’a pas un tempérament de bête soumise, comment ne pas s’engager ? » 

42- L’homme partagé : des mythes de  jeunesse à la non-violence (morale et légale)
      Non-violence : « seule utilisable sans enfreindre aucune loi morale »
 
43- L’homme révolté  : injustices et non-violence
« J’estime, dit-il, que je n’ai pas le droit de cesser de me battre pour que la justice et la paix s’imposent. »
    Confronté aux injustices : La maison des autres, JC Rolland, JM Deveaux (père Boyer), Buffet-Bontemps (peine de mort) --> Les droits de l'homme
    Confronté à la violence : La grande patience (la guerre, la torture), Malataverne,
       marée noire/barrages

44- Ses rencontres importantes
                  -->
« Ma vie est plantée de jalons en forme de clefs »
La non-violence : R. Rolland/Gandhi (JM Muller), Louis Lecoin/père Boyer (objecteurs)  
--> Si le mot "lumière" me vient à propos de Lecoin, c’est ce petit homme chétif à demi aveugle qui irradiait littéralement. » (Écrit sur la neige)   
 
* Trois moments forts : Hans Balzer Weimar 65/Carcassonne 42-43
                                       Terre des hommes (Edmond Kaiser), Claude Mossé   [8]
45- De la réalité à la fiction : Les préfaces (Gandhi, Mourir à Dacca…)   [9]
Le massacre des innocents, Le silence des armes, Lettre à un képi blanc
« Le massacre des innocents, dénonciation et terrible témoignage d'un homme en colère contre l'apathie d'un monde qui laisse massacrer des enfants sans vraiment s'en émouvoir. » Ragon


5- Parcours et évolution 
« Pourquoi écrivez-vous » : « Écrit-on jamais pour autre chose que pour aller au fond de soi ? » (Rivard, page 123) 

51- Sa relation à l’écriture : Écrire et réécrire - Le roman par le romancier :
   
« L’écrivain sera toujours confronté à l’évolution de son époque. »

« Il y a un minimum de clarté qui est une forme de politesse. » (R. M du Gard)
«
La clarté est la politesse de l’homme de lettres. »  (Jules Renard)

==> néo naturalisme " style Clavel " (Michel Ragon)
==> exemples
[10]

52- Un parcours difficile
521- Les aléas du prix Goncourt
522- Son rapport à la violence
 

        -
-> vers Le soleil des morts (Charles Lambert & la gloire)

523- Solitude et engagement  ==> Jura/St-Télesphore/Irlande-étranger...
524- Rupture et culpabilité 
* « J’ai passé l’essentiel de mon temps à poursuivre des chimères. C’est je crois, ce qui a rendu la vie si difficile à mes proches. » L’ouvrier de la nuit
* Les fruits de l’hiver
 : « le déchirement de leurs dernières années. »

* Marie bon pain - Retour du Québec et santé

53- Les évolutions marquantes : 3 grandes étapes
« Vous voyez, une fois de plus, je n’ai rien inventé et j’ai tout inventé. »      

       -  Autobiographie et autofiction
       -  Autoportraits en creux : les joutes (Tonin, Paul Marquand),
           les nautes (Merlin, Novalis, Mathias)

       -  Le temps des sagas : roman historique, fiction documentaire
                                  
==>    [10/2 -les  personnages - la doc]
       -  Le poids de l’histoire : recentrage Jura & Rhône, obsession de la guerre
          (Soleil des morts, Retraite aux flambeaux, Grands malheurs)
         (Guinguette, Cavalier du Baïkal, Brutus, Table du roi)… Les Roses de Verdun)

     

6- Le temps des grands malheurs
             « Les œuvres d’un homme retracent souvent l’histoire de ses nostalgies

             ou de ses tentations, presque jamais sa propre histoire. » BC
61- "Les grands malheurs" --  
« Quand on a subi ce que j'ai subi, toutes les années sans guerre sont de bonnes années .»
==> « 6 février 2002 : Je suis un vieil homme habité par la guerre. La garce me poursuit où que j'aille et quoi que je fasse
==> « 10 avril 2003 : Je suis un vieil homme habité par la peur ==> « Toutes les guerres sont des crimes contre l'humanitél'humanité. (Le massacre des innocents)
==> Il pense à tous « ceux qui vivaient à l'ombre du ginkgo biloba d'Hiroshima jusqu'au 6 août 1945.» (La peur & la honte) (La peur et la honte)

62- Courmangoux et les  dernières interviews --
« Je préfère vivre en des contrées que je n'ai pas connu autrefois. »
 ==> mai 2002-27/10/2003 - ses derniers ouvrages   [11]
63- Vers Frontenay : Mac Orlan, "Le chien du brigadier"

==> « Dans sa maison un peu sombre… il avait enfermé le monde. Il le vivait. Il le revivait. […] Sans doute, n’a-t-il jamais interrompu son périple… Alors que nous l’imaginions cloîtré à Saint-Cyr-sur-Morin, il continuait d’habiter le voyage. »
==> Il a cette réflexion prémonitoire : « Ainsi finirais-je peut-être un jour par passer sans m’en apercevoir, de mon actuelle errance au voyage immobile qui confine à la mort. »
==> Dans le cimetière du village de Frontenay , « un très beau cimetière tout en haut de la colline, près d’une vieille église et  tout entouré d’arbres ». (Le chien du brigadier)

64- L’homme qui marchait dans sa tête --  L’homme de Frontenay --
                       « Après "les grands malheurs", son testament littéraire,
                        Il vécut alors son "grand malheur" sur cette terre,
                        Lui, l'artisan qui sentait les mots sur le papier,
                        Qui portait si haut la grandeur de son métier,
                        Lui, le grand costaud, cette force de la nature,
                       Vaincu finalement par l'impitoyable usure. »

7- Références bibliographiques
* Site Bernard Clavel  I : Catégorie I Les romans
* Site Bernard Clavel II : Catégorie II Autres œuvres
 * Extraits de quelques œuvres : [12]
--------------------------------------------------------------------------------- 
[1] Sources bibliographiques
*  Directes : Les petits bonheurs, MC de Conninck, Rivard, Chavardès, La grande patience
Essais : Michel Ragon, Maryse Vuillermet, Terres de mémoire, André-Noël Boichat

[2] La bibliothèque
La bibliothèque de Courmangoux fait écho à ce qu’il écrivait déjà en 1977 : « Il est indispensable que les bibliothèques scolaires soient bien garnies et que se multiplient les bibliothèques de quartier et les bibliothèques pour tous. C’est là que se fait la véritable découverte de la lecture ».
("Écrit sur la neige", page 192, éditions Stock)

 ---------------------------------------------------------------------------------
[2-11] SA réalité : le rêveur, Jeunesse et adolescence, ses parents

« Je ne suis ni triste, ni gai mais très rêveur.  […] J’ai toujours marché…  en me racontant des histoires. »

« Pour mon père, chaque objet avait son histoire ? Je les ai si souvent entendues que je pourrais les raconter… » Rivard p 10-14
 « Le soir, mon père évoquait le temps d’avant la Premier guerre, son métier de boulanger, ses tournées avec le cheval… ses amis artisans ou vignerons. » « Parfois, mon père me racontait une vieille légende de notre pays comtois. La pénombre se peuplait alors de personnages fabuleux. »
-> « Aucun livre n’a le poids du silence des êtres qui m’ont entouré, aucun n’a cette force, cette générosité. »
 

----------------------------------------------------------------------------------
[3] Portraits croisés : Danielle Pampuzac /Ragon /Vuillermet/Jules Roy (Chapitre 2) 

« Il pourrait sortir d’un de ses romans. » 
« Des yeux clairs dans les gris-bleu, couleur de ces fleuves qu’il connaît bien, pull-over dans les mêmes tons. L’homme, sa « tendresse un peu bourrue », naturel  tel qu’il est toujours dans la vie, d’une fidélité à toute épreuve, parle de façon posée et volubile. « Il pourrait sortir d’un de ses romans ». […] Comme tout créateur, rêveur, pas toujours présent, en ''colloque singulier'' avec ses personnages, mais en même temps attentif et toujours disponible pour « les engagements qu’il juge essentiels ». Danielle Pampuzac
---------------------------------------------------------------------------------
 « C’est un sportif. Il aime lutter, tester ses limites… Vers ses 18 ans, Clavel fit le championnat de France junior des poids et haltères puis pratiqua la boxe et le judo (cf Kid Léon + préface à "Les Cerdan") et plus tard, les sports nautiques. » (cf Pirates du Rhône)       [Michel Ragon p. 20]
---------------------------------------------------------------------------------
 « Sur les berges du Rhône, l’un des sentiers passe par la rue du Port Perret Clavel a habité en 1945, marchant comme lui de son grand pas de montagnard. […] C’est là qu’il s’est installé avec sa jeune femme Andrée, menant la vie des mariniers, des pêcheurs et des jouteurs, « un univers d’eau qui l’avait séduit. Il a toujours eu des passions dévorantes, c’est comme ça qu’il fonctionne, par grandes brasées de passion, par vagues d’amour. »  Maryse Vuillermet
---------------------------------------------------------------------------------
 « Il sait cuire son pain, il noue des amitiés avec le vent et les étoiles, mais c’est le commerce des humbles qui l’inspire, de ceux qui fabriquent l’histoire et la vie plutôt que de ceux qui la commandent. »  Jules Roy 
---------------------------------------------------------------------------------
[4] << Au bonheur de l’eau >>

Popi et l’eau du jardin
Popi, jeune handicapé, vient parfois aider son père au jardin et se désaltère à la pompe au fond du jardin, alors que normalement, c’est interdit. Ses parents ont sermonné le jeune Bernard : « Si tu bois cette eau, tu deviendras tordu comme Popi. » Peine perdue, il finit par goûter à l’eau défendue mais pris de peur, il avoue tout à sa mère, étonnée de sa réaction. Mais, s’apercevant qu’on lui a menti, il apostrophe sa mère… mais il n’en recevra pas moins la correction de rigueur.

La morale est sauve.

Partie de pêche avec l’oncle Paul
En vacances à Dole chez son oncle Paul, ils vont pêcher dans la Loue vers Ornans et son oncle l’avertit : « Ne te fie pas au beau temps, il va se gâter et la rivière va monter noyant la petite île ; donc pas question d’y aller. » Bien sûr, sitôt que l’oncle a le dos tourné, Bernard file pêcher sur l’île et bien sûr le temps se gâte rapidement. Saisi d’angoisse, il a juste le temps de se réfugier sur un peuplier. Connaissant l’animal, l’oncle revint en barque et finit par le récupérer : « Tu vois, lance mon oncle, ce que tu fais faire avec ta désobéissance. » Penaud, il lui dit : « Tu le diras pas à ma tante que j’ai désobéi… on ne me laisserait plus venir en vacances chez toi... » sachant très bien le plaisir que prenait l’oncle de passer des vacances avec son neveu. 

« Les années de paix baignées par les eaux vives de la Loue, le miroir étincelant du Doubs, le calme du Canal aux ombres pleines de mystères. »
Le soleil des morts
p 528
(cf Le thème de l’eau chez Bernard Clavel, Marie-Louise Bourg, 1976) 
---------------------------------------------------------------------------------
[5] << L’installation à Capian (Contes & légendes du bordelais) >>

« Je suis né dans un pays de vignoble. Mon père cultivait un ou deux journaux de vigne sur les coteaux du Jura. Puis j’ai vécu en Bourgogne, au cœur du vignoble vaudois et dans la vallée du Rhône. Il aura pourtant fallu que je vienne habiter le Bordelais pour découvrir la grandeur et la fabuleuse puissance de la civilisation du vin. C’est ma femme Josette Pratte, québécoise bon teint, qui a trouvé une maison dans l’Entre-deux-Mers et m’a, en quelque sorte, forcé à m’y installer :
 - Je ne suis pas un homme de l’Ouest !
 - L’ouest de quoi ? Tu es ici à l’est du Québec. Pas à l’ouest.
 Mollement, j’ai ergoté : « Mais un peu trop au sud. »
 - Exactement à la même latitude que Montréal où tu as tant rêvé de te fixer.
 … Tout le monde le sait : les femmes ont toujours le dernier mot ! »
---------------------------------------------------------------------------------

 [6]  <<< Terres de mémoire & "géographie personnelle" >>>

La mémoire nue : Bernard Clavel
- Il voudrait « tout voir… d’un continent à l’autre,  faire de "merveilleuses surprises" au hasard d’un voyage. »  ==> « Ma patrie, c’est mon enfance. » (Francis carco)
Il cite Baudelaire : « les plus riches cités, les plus grands paysages / Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux / De ceux que le hasard fait aux nuages. »

Clavel de nulle part : Georges Renoy
« On a toujours plus ou moins la nostalgie de quelque chose et les odeurs de jadis nous suivent parfois tout au long de notre vie ». Clavel
« C’est un homme qui a besoin d’espace. » André Richardot, son ex instit
« Homme de transit comme Bisontin qui, la paix retrouvée, part pour le Nouveau Monde ».Clavel « a les pieds dans sa terre natale, son cœur parmi les hommes et la tête partout où les vastes étendues froides dessinent le paysage. » (Renoy)
---------------------------------------------------------------------------------
[7-1] Chapitre 3 – La retraite aux flambeaux -- (Ferdinand Bringuet,  p 15)

  « Ferdinand Bringuet (71 ans) doit mesurer pas moins d’un mètre 90 et peser un bon quintal. Des épaules lourdes et tombantes avec un cou qui s’élargit dès la base du crâne. Presque pas de ventre, des bras énormes emmanchés de poignes épaisses et larges, aux doigts spatulés dont les ongles déformés sont striés de brun.  »

  « Son gros visage semble sculpté dans la brique...  »

 
[7-2] Vernaison - l’ouvrier de la nuit, préface, Cité par Michel Ragon  p 37

* « Je revois Vernaison, les rives du Rhône encore sauvages, la véranda où j’écrivais dans une cabane que je m’étais construite pour me protéger du froid.[…] Mon ami Vachon m’avait toujours fourni gratuitement le bois que je sculptait, les panneaux que je barbouillais, les cadres pour mes toiles. L’amitié a toujours joué un très grand rôle dans ma vie. » 
« J’ai vécu 15 ans sur les rives du Rhône, partageant l’existence des pirates, des mariniers, des sauveteurs. Avec eux, j’ai appris à aimer le fleuve et c’est lui qui m’a, le premier, donner envie de raconter des histoires.  » 

* « A Vernaison se trouvait un atelier où je travaillais le bois. Je rabotais avec un outil qui me vient de mon père, qui le tenait de Vincendon. Dans cet atelier, j'ai été heureux. »
---------------------------------------------------------------------------------

 [8]  <<< Rencontre avec Edmond Kayser et Terre des hommes >>>

Bernard Clavel, Lausanne : « un certain dimanche de janvier a creusé sa place dans ma mémoire »…Il faut sans cesse « lutter contre l’indifférence, contre l’insensibilité car c’est de cela que meurent les enfants. »
« Bien avant de te connaître (Edmond Kayser)je savais que notre existence est faite de découvertes, qu’elle est conditionnée par des rencontres. » ... non des maîtres à penser mais des maîtres à vivre… (BC)
Massongex la maison de l’espoir… Amadou le fils adoptif d’Edmond kaiser,  privé de ses mains et qui, plein d’espoir, attend ses prothèses… écrit "Le massacre des innocents" ( les droits à Terre des hommes)

 [8]  <<< Rencontre avec Claude Mossé >>>
Son fils Yves qui le met au courant de l’appel de Claude Mossé à la radio suisse, ravages de la guerre de Bangladesh et de ses terribles conséquences, en particulier pour les enfants.
Clavel lui téléphone et Mossé lui répond « si vous voulez aider les bengalis, venez tout de suite à Lausanne, nous partons pour Calcutta... » et l’embarque pour un  voyage imprévu pour lequel Clavel n’avait même pas de visa. La visite des camps de réfugiés sera pour lui un calvaire mais, après son retour, il ne trouvera guère que Cesbron pour l’aider…
==> peu de temps après, il écrit "Le silence des armes (1974) -- préface "Mourir pour Dacca" (extrait Michel Ragon, p. 26-27)
 --------------------------------------------------------------------------------
[9]  <<< Gandhi l'insurgé, JM Muller, préface BC >>>

Chaque fois que je me retrouve devant les images atroces de ces enfants mutilés, estropiés, aveugles, victimes de ce qu'on appelle des mines antipersonnelles, je me retourne vers Gandhi pour lui demander : « Qu'auriez-vous dit ? Qu'auriez-vous fait ? »

On avait pourtant bien des exemples de l'absurdité et de l'ignominie des guerres. J'en veux pour seule illustration le procès intenté par
Krupp, le célèbre marchand de canons allemand, à la firme anglaise Vickers qui, en pleine boucherie de 14-18, avait copié un modèle de grenade.C'est aussi pourquoi
le père Maurice Lelong nous dit dans sa fameuse Célébration de l'art militaire que « l'entre-deux-guerres fut de la chiennerie. »
D'où l'action de JM Muller, directeur des études à l'Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits et fondateur du Mouvement pour une Alternative non-violente pour dire comme Gandhi : « La violence est un suicide. »
---------------------------------------------------------------------------------
[10]  Le romancier et son style : quelques exemples (Chapitre 5) 

* « Je ne crois pas avoir jamais créé un personnage de toutes pièces. Et je me demande pourquoi je me donnerais ce mal, pourquoi je prendrais ce risque, pourquoi je tenterais de me hisser au niveau des dieux alors que le monde grouille de sujets, d’êtres qui sont des personnages. » Œuvres complètes, tome I
« J’écris pour communiquer mes émotions à mes semblables ou en provoquer le renouvellement. […] Ne deviendra romancier que celui  qui est né romancier, c’est-à-dire celui qui porte en lui le désir profond de l’animer. » 

* Après le Goncourt « Je n'ai jamais cherché à paraître autre chose qu'un romancier que tout le monde peut lire. » (cf « dangereuse démocratisation de la littérature. » A. Bosquet)

« L’art est fait d’impulsions mises en forme. […] C’est ce que l’individu porte au plus secret de son être
. » Écrit sur la neige


 - « L’eau me fascine. Plus l’obscurité s’avance, plus elle ressemble à un énorme reptile dont les écailles de feu miroitent encore entre les branches. » 
 - Il voudrait retrouver « les crépuscules d’hiver, le silence qui accompagne cette fuite de la lumière, il imprégnait les âmes, et ce qui pénètre ainsi une âme d’enfant peut à jamais colorer l’existence d’un homme. »
- Montréal au Québec, devant un Courbet représentant le Puits noir, quand « le chant assourdi de la Loue monte des profondeurs sombres vers la lueur vibrante des reflets » emportant avec lui « l’odeur si particulière des eaux qui viennent lécher les roches où vibre le ciel comtois. » ---------------------------------------------------------------------------------
[10/2]  Chapitre 5 - Les sagas
Les colonnes du ciel : roman historique
->Xavier Brun, "La guerre de dix ans en Franche-Comté"

-> Abbé Berthet, "Histoire de la Franche-Comté,1944"
-> Guy Michel,
"La Franche-Comté sous les Habsbourg
1- Mathieu Guyon/Bisontin-la-vertu
2- Hortense d’Eternoz/Dr Alexandre Blondel
4- Bisontin, Dolois, Séverine

Le royaume du nord : les pionniers entre rêve et réalité
1- Les Robillard, 2- Maxime Jourdan (London), 3/5- CyrilleLabrèche (crise 1929) + Val Cadieu, 4- Raoul/Timex/Amarok, 6- non violence = impuissance

---------------------------------------------------------------------------------
[11] 62- Interview de L’Express – novembre 2003 (L’hiver)

A Courmangoux, il a trouvé « la solitude, le silence, la nature et un grand parc pour que leurs deux molosses, Antigone et Tolstoï, gambadent à leur aise ». Chaque matin, on pourrait presque dire chaque nuit vers quatre heures, il écrit. 

Sa femme, qui a pris en main les travaux de la maison, s'est aménagé un ravissant bureau-salon dans le grenier où dort tranquillement la chatte Zelda. C'est là qu'elle écrit ses romans, ou « qu'elle trouve tous les prétextes pour ne pas les écrire: refaire la maison, travailler sur les livres de Bernard, préparer l'édition Omnibus.» Elle s'est passionnée pour cette maison, comme elle se passionne pour tout ce qu'elle fait. 

Il y a parfois des discussions houleuses chez les Clavel surtout lorsqu'il lui montre un manuscrit de huit cents pages « et qu'elle me dit que c'est de la bouillie pour chats »! Conclusion de Bernard Clavel : « Que vouliez-vous que je fasse? J'ai recommencé ! » 

[11] 62- Dernière interview du Nouvel Obs – Octobre 2004

« Depuis six ans, un AVC l’a cloué au lit, mais la passion l’habite toujours… toujours cet œil qu'ont allumé tant de colères flamboyantes… » La main aujourd'hui peine à se mouvoir depuis le 27 octobre 2003

A sa sortie du coma, il eut ces mots : « J'écris. J'écris dans ma tête. »
Nouveau combat mais « se battre... Clavel l'a fait toute sa vie. »
«J'ai longtemps vécu sans écrire. Mais quand ça m'a empoigné, ça ne m'a plus lâché. » Une œuvre faite de la matière même qui l'inspire : « La chair de mes livres est la vie. »
Dans sa chambre, une grande photo de Josette dans un grand paysage de neige : « Pour moi, c'est la photo du bonheur. »
---------------------------------------------------------------------------------
[12] Extraits de quelques œuvres
* La maison des autres, L'hercule sur la place, L'Espagnol, Le seigneur du fleuve
* Le silence des armes -- Le massacre des innocents -- Lettre à un képi blanc --
* Hommage à Louis Lecoin -- Défense de JM Deveaux -- Préface Mourir à Dacca
* Vie & langage : son écriture -- Célébration du bois -- Au maire de Gambais

---------------------------------------------------------------------------------

< Christian Broussas, BC Schéma - Carnon, 13/03/2015 © • cjb • © >